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Pas de réponse du médiateur bancaire : que faire ?

Le 09 juillet 2025
Pas de réponse du médiateur bancaire : que faire ?

La médiation bancaire est un recours essentiel pour résoudre les litiges entre une banque et son client sans passer par les tribunaux. Mais il arrive parfois que le médiateur bancaire reste silencieux, laissant le client dans l’attente, sans information claire ni solution.

En tant qu’avocate exerçant en droit bancaire, je rencontre souvent des clients qui se retrouvent démunis face au silence du médiateur bancaire. Dans cet article, j’aborde les pistes à envisager lorsque vous ne recevez aucune réponse après avoir engagé une procédure de médiation bancaire à Montpellier, comme partout en France.

Comprendre le rôle du médiateur bancaire

Le médiateur bancaire est un tiers indépendant chargé d’intervenir entre la banque et le client dans le cadre d’un différend. Il s’agit d’un mécanisme de médiation de la consommation prévu pour garantir la protection du client de la banque et favoriser une issue amiable. Accessible gratuitement, cette procédure constitue souvent une étape préalable avant une éventuelle action en justice.

Le délai de réponse en médiation bancaire est, en principe, de deux mois à compter de la réception d’un dossier complet. Durant ce temps, le médiateur doit examiner les faits, analyser les documents fournis, et proposer une solution équilibrée entre les parties. Cette démarche vise à éviter une judiciarisation systématique des litiges bancaires.

Pourquoi le médiateur bancaire ne répond-il pas ?

Un délai de traitement prolongé

Le délai de traitement d’un dossier en médiation bancaire peut parfois dépasser deux mois, surtout en cas d’afflux massif de demandes ou si le dossier présente des éléments complexes. Il est donc important de faire preuve de patience, mais aussi de vigilance sur les échéances. Cependant, si la réponse tarde au-delà du délai standard, il convient de s’interroger sur les raisons de ce silence, et de relancer le médiateur bancaire.

Un dossier incomplet ou mal formulé

Un dossier incomplet est souvent à l’origine de retards dans la procédure de médiation entre la banque et son client. Dès lors, il est impératif de fournir une documentation précise :

  • preuve du litige ;
  • échanges écrits ;
  • conditions générales de la banque ;
  • contrat initial ;
  • courrier recommandé de réclamation…

Sans ces éléments, le médiateur peut mettre le traitement en attente, sans en avertir immédiatement le demandeur.

Les démarches à entreprendre en cas de silence

1. Relancer le médiateur
La première action à mener est une relance écrite du médiateur. Adressez un courrier recommandé avec accusé de réception, dans lequel vous rappelez la date de votre première saisine, les éléments transmis, et demandez des informations sur l’état d’avancement de votre demande. Cette étape est indispensable pour tracer vos démarches et renforcer la preuve de votre bonne foi.

2. Contacter le service de médiation de la banque
Si vous n’obtenez aucune réponse suite à votre relance, vous pouvez contacter directement le service réclamation de la banque ou son service de médiation interne. Ces interlocuteurs peuvent vérifier si le dossier a bien été transmis au médiateur et vous informer d’éventuels retards ou anomalies dans la procédure de médiation.

3. Saisir l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR)
En l’absence de réponse de la part de tous ces interlocuteurs et si vous suspectez une défaillance dans le respect de la procédure, il est possible de déposer une plainte auprès de l’ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution). Cette autorité rattachée à la Banque de France veille au bon fonctionnement des établissements financiers. Elle peut intervenir si le recours à la médiation bancaire ne se déroule pas conformément aux obligations réglementaires.

Quelles alternatives si la médiation échoue ?

Lorsque le recours à la médiation gratuite ne permet pas d’aboutir, le litige peut être porté devant le tribunal compétent pour saisir un conciliateur. Cette voie nécessite souvent l’appui d’un avocat en litige bancaire. Ce dernier pourra analyser votre dossier, évaluer vos chances de succès, et engager une action adaptée, par exemple pour contester des frais bancaires injustifiés ou une clôture abusive de compte.

Par ailleurs, il est aussi possible de solliciter l’aide d’une association de défense des consommateurs, qui peut vous aider dans vos démarches, analyser les conditions contractuelles ou accompagner vos réclamations. Ces structures sont parfois habilitées à représenter les consommateurs dans les procédures de médiation consommation, ce qui leur confère un poids supplémentaire dans les échanges.

Comment prévenir les litiges bancaires ?

La prévention des litiges bancaires passe avant tout par une bonne compréhension des documents contractuels et des obligations de la banque. Avant de signer un contrat, il est conseillé de lire attentivement toutes les clauses, notamment celles relatives aux frais, aux conditions de résiliation et aux engagements réciproques. N’hésitez pas à solliciter une assistance juridique, notamment auprès d’un professionnel du droit bancaire, afin de mieux défendre vos intérêts.

Par ailleurs, toute réclamation doit être adressée en premier lieu au service réclamation de la banque par écrit (idéalement en courrier recommandé), avant d’envisager une saisine du médiateur. Cette étape est souvent exigée pour que la médiation bancaire puisse être engagée.

Le rôle de l’avocat dans la résolution d’un litige bancaire

L’absence de réponse du médiateur bancaire ne doit pas vous conduire à l’abandon. Il existe des démarches concrètes à engager pour relancer le processus ou envisager une solution alternative. Du courrier recommandé à la plainte ACPR, en passant par le tribunal compétent, chaque étape peut vous permettre de faire valoir vos droits.

Faire appel à un avocat en litige bancaire à Montpellier, comme ailleurs, permet d’éviter les pièges liés aux délais, aux manquements de procédure ou aux erreurs d’interprétation des textes. Un avocat pourra également :

  • vous aider à constituer un dossier solide et recevable auprès du médiateur ;
  • suivre les relances et vous conseiller en cas de silence prolongé ;
  • initier une action devant le tribunal si la médiation bancaire échoue.


Son rôle est particulièrement utile lorsque les enjeux financiers sont importants ou lorsque la banque semble de mauvaise foi. En tant qu’avocat au barreau de Montpellier, je recommande de ne jamais rester passif, de conserver toutes vos preuves de démarches, et de faire appel à un professionnel du droit bancaire si le litige s’enlise.