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Quels sont les motifs légaux pour expulser un locataire ?

Le 06 août 2025
Quels sont les motifs légaux pour expulser un locataire ?

Comprendre les motifs d’expulsion d’un locataire légalement reconnus est essentiel pour les bailleurs souhaitant récupérer leur logement, mais aussi pour les locataires, afin de faire valoir leurs droits.

En tant qu’avocat en droit immobilier à Montpellier, j’accompagne régulièrement des propriétaires confrontés à des situations de non-respect du bail, qu’il s’agisse d’impayés de loyer, de dégradations du logement ou d’occupation sans droit ni titre. Dès lors, voici les fondements légaux sur lesquels peut s’appuyer une procédure d’expulsion, ainsi que les étapes à respecter pour agir dans le cadre fixé par la loi.

Les motifs d’expulsion d’un locataire

La loi du 6 juillet 1989 encadre strictement les cas dans lesquels un propriétaire peut mettre fin au bail et engager une procédure d’expulsion. Voici les principaux motifs :

Impayés de loyer et charges locatives

Le non-paiement du loyer constitue le motif d’expulsion le plus courant. Si le locataire ne règle pas ses loyers à l’échéance prévue, le bailleur peut faire délivrer un commandement de payer par huissier. En l’absence de régularisation dans un délai de deux mois, le bailleur peut demander la résiliation judiciaire du bail. Cette situation donne lieu à une assignation en justice devant le tribunal, pouvant aboutir à un jugement d’expulsion.

Dégradation du logement

Lorsqu’un état des lieux de sortie révèle d’importantes dégradations du logement (trous dans les murs, sanitaires cassés, dommages irréversibles), le propriétaire peut demander une résiliation du bail. Il devra toutefois prouver que ces dégradations sont imputables à la négligence ou à la faute du locataire, et non à une usure normale.

Sous-location non autorisée

La sous-location sans autorisation écrite du propriétaire est interdite. Si le locataire loue tout ou partie du logement à un tiers sans l’accord du bailleur, cela constitue un manquement grave aux obligations du contrat. Une telle situation peut justifier une procédure en résiliation du bail et expulsion, pouvant être menée avec l’aide d’un avocat en droit immobilier.

Troubles de voisinage

Un locataire doit utiliser paisiblement son logement. En cas de troubles anormaux de voisinage (bruits répétés, tapage nocturne, comportements agressifs), le bailleur peut engager une procédure, à condition de disposer d’éléments probants (témoignages, constats d’huissier, plaintes). La répétition des troubles, malgré des avertissements, renforce la légitimité du congé pour motif légitime.

Refus d’assurance habitation

La souscription d’une assurance habitation est une obligation légale. Le refus d’assurance habitation ou l’incapacité du locataire à fournir une attestation constitue lui aussi un manquement contractuel. Dès lors, le bailleur peut lui adresser une mise en demeure par avocat. En l’absence de réponse, une procédure d’expulsion du locataire peut être enclenchée.

Travaux non autorisés ou transformation du logement

Le locataire n’a pas le droit de modifier la structure du logement sans autorisation écrite. La réalisation de travaux compromettant l’intégrité du bien peut conduire à une résiliation du bail, notamment si le logement est rendu impropre à sa destination.

Logement laissé insalubre

Le manque d’entretien, une accumulation de déchets ou l’installation de dispositifs dangereux peuvent justifier une expulsion pour insalubrité. Comme dans le cadre d’une dégradation du logement, il revient au propriétaire de démontrer que l’état du logement résulte d’un comportement fautif du locataire.

Occupation sans droit ni titre

Enfin, si le bail d’habitation est arrivé à son terme ou a été résilié, mais que le locataire refuse de quitter les lieux, il devient occupant sans droit ni titre. Le propriétaire doit alors obtenir un jugement d’expulsion pour reprendre possession du bien.

La procédure d’expulsion : étapes clés

  1. Mise en demeure
    Avant toute action judiciaire, une mise en demeure est adressée au locataire (souvent par lettre recommandée). Elle précise les manquements et lui laisse un délai de régularisation, généralement de six semaines.
  2. Commandement de payer
    En cas d’impayés de loyer, un commandement de payer est délivré par huissier de justice. Il s’agit d’une étape obligatoire avant de pouvoir saisir le tribunal de Montpellier, par exemple. Si aucun paiement n’intervient dans le délai légal, la procédure peut être poursuivie.
  3. Assignation en justice
    Le bailleur saisit le tribunal judiciaire afin d’obtenir un jugement d’expulsion. Le juge évalue la gravité des faits et peut prononcer la résiliation du bail, assortie d’une indemnité d’occupation jusqu’à la libération effective des lieux.
  4. Exécution de l’expulsion
    Si le juge autorise l’expulsion, elle est exécutée par un commissaire de justice (anciennement huissier de justice), éventuellement avec le concours de la force publique. Toutefois, des délais peuvent s’appliquer.

Délais et recours du locataire en cas d’expulsion

  • Délai de grâce
    Le délai de grâce, prévu par l’article L412-4 du Code des procédures civiles d’exécution, permet au juge d’accorder un délai de 3 mois à 3 ans au locataire pour quitter les lieux. Ce délai est accordé en fonction de la situation familiale, de santé ou financière.
  • Trêve hivernale
    Pendant la trêve hivernale (du 1er novembre au 31 mars), l’expulsion effective est suspendue, sauf exception (logement insalubre, squat…). Cela ne suspend pas la procédure judiciaire, mais interdit au propriétaire de faire expulser le locataire pendant cette période.
  • Recours du locataire
    Le locataire peut contester le jugement d’expulsion ou demander un aménagement des délais. Pour cela, il convient de faire appel à un avocat rompu au droit immobilier pour en savoir plus sur vos droits, les voies de recours possible et la procédure à suivre. Ce professionnel du droit sera également un allié de choix lors des audiences devant le juge.

Sachez que si vous êtes visé par une mesure d’expulsion de votre logement à Montpellier, comme partout ailleurs en France, vous pouvez également demander des mesures de relogement, notamment par le biais du DALO (Droit au logement opposable). En tant qu’avocat au barreau de Montpellier, je suis en mesure de répondre à toute interrogation relative à l’expulsion d’un locataire.